J’équipe toutes les flûtes de la façon suivante:
La tête de la flûte n’est munie d’un tube métallique que sur une longueur minimale. Ceci dans le but d’avoir le plus de bois possible en contact avec la colonne d’aire, et ainsi de garder le timbre caractéristique au bois utilisé.
Tous les instruments sont équipés d’un mécanisme permettant de régler précisément la position du bouchon de la tête par l’intermédiaire d’une vis. Le bouchon est réalisé en polymère. La face en contact avec la colonne d’aire est usinée de façon à présenter une surface irréprochable.
Les positions habituelles des bouchons sont données par rapport au centre de l’embouchure.
Rudall & Rose : 21.5 mm
Pratten : 19mm
Une embouchure large permet un volume sonore plus important et plus de flexibilité qu’une embouchure étroite, mais demande plus d’air.
A l’inverse une embouchure étroite aura un volume sonore plus faible, moins de flexibilité, mais favorise un timbre centré, une grande richesse harmonique et sera moins gourmande en air.
L’embouchure que je façonne sur les flûtes est de taille moyenne et donne un bon compromis entre les avantages et inconvénients des deux extrêmes
À propos des embouchures, j’ai remarqué que les musiciens s’habituent à leur instrument et surtout à leur embouchure pour en tirer le meilleur. C’est un peu comme si l’instrument forgeait les lèvres du musicien.
Lorsque le musicien essaye un nouvel instrument, il a tendance à rechercher un instrument ayant des qualités proches de celles de son instrument actuel, ceci va l’influencer et le limiter dans son choix. Parfois, le musicien compense instinctivement l’accordage de son instrument et va inconsciemment répéter ce geste sur les autres instruments.
Les clefs sont réalisées à partir de plaque laminées de laiton ou de maillechort. Les clefs sont découpées dans la direction de laminage des plaques pour favoriser leur rigidité.
Elles sont ensuite forgées et mises en forme à la main, puis, la coupelle est soudée sur le levier. Les clefs sont ensuite polies et argentées. Les clefs sont fixées à l’instrument sur des blocs usinés dans la masse du bois de l’instrument.
Les tampons des clés sont des tampons en cuir utilisés sur les clarinettes (idem pour les ressorts). J’ai fait ce choix afin que le remplacement puisse être facilement exécuté par les réparateurs d’instruments à vent.
Seules les flûtes en bois peuvent être équipées de clés.
Les clés suivantes sont disponibles:
Mi♭, Fa♮ court main droite, F ♮ long main gauche, Sol#, Si♭, Do♮
Les anneaux sont réalisés à partir d’un fils d’argent roulé, soudé et ajusté individuellement aux extrémités de l’instrument. Ces anneaux permettent à l’instrument de résister à la dilatation due aux écarts d’hygrométrie et de température, ils protège aussi l’instrument contre les chocs.
Mopane (Colophospermum mopane) :
Bois extrêmement stable, très bon comportement à l’humidité, densité égale à l’ébène du Mozambique, brun/rouge avec de belles veines noires. Je favorise l’utilisation de ce bois, il est plus résistant que l’ébène du Mozambique.
Ebène du Mozambique (Dalbergia melanoxylon – Grenadille – African black wood) :
Bois noir, très dense, utilisé traditionnellement pour la fabrication des instruments à vent.
Depuis janvier 2017 ce bois a été classé en tant qu’espèce menacée d’extinction (CITES II – convention international trade endangered species). Le commerce de ce bois est désormais régulé. Une exception a toutefois été adoptée pour les instruments de musique lors de la Lors de la 18e Conférence des Parties à la CITES (du 17 au 28 août 2019 à Genève).
Il est encore possible de se procurer des carrelets de cette essence de bois mais son utilisation engendre pas mal de contraintes administratives qui est une activité qui ne m’intéresse pas du tout.